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Vaccination du nourrisson : indispensable ! |
Entre information et désinformation... La vaccination déchaîne les passions notamment celles qui concernent les nourrissons. Alors comment démêler le vrai du faux ? Le Dr Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations apporte des éléments de réponse...
Un nombre trop important de valences administrées en très peu de temps. Tel est l'un des principaux arguments avancés par les antivaccinaux concernant le calendrier vaccinal des nourrisons. Pourtant, selon le Dr Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations, le calendrier vaccinal - chargé - du début de la vie de l'enfant est justifié, et les craintes qui y sont liées relèvent pour la plupart du fantasme. "L'argument selon lequel les vaccinations recommandées dans le calendrier vaccinal du nourrisson épuiseraient le système immunitaire est une légende, affirme le Dr Floret. Celui-ci est capable de répondre à une multitude de stimulis bien plus agressifs que les immunisations !"
Multivalence : un problème ?
La multivalence des vaccins fait également partie des chevaux de bataille des antivaccinaux. "Le vrai problème consisterait à injecter quatre ou cinq vaccins avec une piqûre pour chacun, répond le Dr Floret. C'est ce qu'ont longtemps fait les Américains avec des vaccins monovalents." Les vaccins combinés ont ainsi été développés pour réduire le nombre d'injections tout en permettant de protéger les enfants contre de nombreuses maladies graves. Reste que "le fait d'injecter certains vaccins en même temps peut créer des problèmes de tolérance et donc favoriser les effets secondaires, admet le Dr Floret. Mais les études ont montré qu'il n'y avait pas d'interférence de la réponse immunitaire."
Toutes nécéssaires ?
Contrairement à ce qu'avancent certains opposants aux vaccinations, "toutes les valences inscrites au calendrier sont nécessaires et doivent être réalisées, insiste le Dr Floret. On va pas me dire que la protection contre la coqueluche n'est pas essentielle, ou que l'hépatite B n'est pas grave alors qu'elle est à l'origine de 1.300 morts par an dans le pays ! Bien sûr, il n'y a pas d'épidémies comme il y en a eu pour la poliomyélite ou la diphtérie. Mais ce sont quand même des maladies graves qui touchent souvent les jeunes nourrissons et sont d'ailleurs d'autant plus sévères chez eux." C'est d'ailleurs pour cette raison que le calendrier vaccinal prévoit autant de vaccins à un si jeune âge : les enfants sont les plus exposés et les plus fragiles face aux maladies infectieuses.
La France pas si mauvais élève
Heureusement, en France "la couverture vaccinale des nourrissons préconisée par le calendrier s'établit à plus de 95%", se réjouit Daniel Floret. Il reste cependant quelques réticences avec des maladies telles que la rougeole, pour laquelle la couverture augmente mais reste insuffisante pour obtenir l'objectif souhaité : son élimination. D'autres pathologies pouvant être prévenues par vaccination ont une mauvaise couverture. "C'est le cas de la valence du méningocoque car beaucoup de médecins n'ont jamais vu d'infection à méningocoque."
Source : interview du Dr Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations, 28 septembre 2015 (Destination santé ©)
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