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Devenir père ferait baisser le taux de testostérone |
Une étude américaine indique que la production d’hormone mâle diminue dès lors que l’on devient père, et plus on s’occupe d’un enfant, plus elle chute. L’instinct paternel serait donc autant biologique qu'émotionnel et psychologique, dans le but d’aider l’homme à assumer ses nouvelles fonctions.
Saviez-vous, Messieurs, que la paternité influe sur votre taux de testostérone ? C’est la conclusion d’une étude américaine pour le moins originale, menée par l’anthropologue Christopher W. Kuzawa et son équipe de la Northwestern University, à Evanston, dans l’Illinois.
Cette équipe s’est plongée dans cette relation méconnue entre la variation du taux de testostérone et la paternité, en étudiant les données de 624 Philippins suivis pendant cinq ans. Les chercheurs ont constaté que le taux de testostérone chutait, en moyenne, de 34% chez les hommes qui devenant pères. "Nous montrons également que plus un homme passe de temps dans la journée auprès de son enfant, plus son taux de testostérone diminue", soulignent-ils.
De la bestialité à la
fragilité ?
"C’est un peu comme si la biologie humaine masculine
était flexible et répondait à un contexte social", commente le Pr Kuzawa.
Il suggère que cette chute du taux de testostérone serait, en quelque sorte,
destinée à aider l’homme dans ses nouvelles fonctions de père, qui exigent
"de nombreux ajustements émotionnels, psychologiques et même
physiques."
Chose curieuse : ces résultats "rejoignent ceux d’autres études, réalisées chez les oiseaux", précise-t-il. Là aussi, en effet, "le taux d’hormone masculine tend à diminuer lorsque ces animaux s’occupent de leurs petits". Comme si le côté bestial s’effaçait au contact de l’être fragile. Il s'agirait, en somme, d’une sorte d’instinct paternel biologiquement prouvé.
Rassurez-vous : cette baisse semble être temporaire...
Zoom sur la
testostérone
La testostérone est l’hormone mâle par excellence, secrétée
par les cellules interstitielles des testicules. Elle intervient dans le
développement des organes génitaux masculins et l’apparition des caractères
sexuels secondaires comme la pilosité ou la voix. Dans certaines espèces
animales, il est avéré que la production de testostérone varie selon les
périodes de la vie – voire en cours d’année. Elle est ainsi plus importante à
la "saison des amours".
Source : National
Academy of Sciences, PNAS, 13 septembre 2011 – Interview de Christopher Kuzawa,
13 septembre 2011 – The Telegraph, 12 septembre 2011
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