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Perturbateurs endocriniens : bientôt un pictogramme sur les produits ? |
Phtalates, bisphénol A : ces éléments, présents dans de nombreux produits d’usage quotidien, sont des perturbateurs endocriniens connus. Dans un rapport portant sur ces substances, Gilbert Barbier, sénateur du Jura pour le Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), propose notamment d’y sensibiliser la population en apposant un pictogramme sur les produits concernés.
Haro sur les perturbateurs endocriniens ! Ces substances présentes dans de nombreux produits d’usage quotidien "pourraient être impliquées dans la survenue des cancers hormonodépendants", écrit Gilbert Barbier, sénateur du Jura pour le Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), dans un rapport dédié à ce thème.
"Les données scientifiques disponibles rendent crédibles un lien de causalité entre les maladies liées au système hormonal et l’action de substances perturbant le système endocrinien", souligne le sénateur. "Chez l’homme, il s’agit principalement de cancers de la prostate, dont le nombre s’est multiplié par quatre depuis 1975. Chez la femme, le cancer du sein a vu son incidence doubler depuis 1980."
Gilbert Barbier demande donc un renforcement de l’effort de recherche dans ce domaine. Certes, "les incertitudes restent nombreuses (mais) les données sont suffisantes pour agir dès maintenant, afin de protéger les populations les plus vulnérables". Tout particulièrement les nourrissons et les femmes enceintes. L’interdiction du bisphénol A dans les biberons, entrée en vigueur au niveau européen le 1er juin, va dans ce sens mais il reste beaucoup à faire.
Des pictogrammes sur
les produits concernés
Gilbert Barbier propose ainsi "d’informer les
consommateurs et d’apposer un pictogramme similaire à celui qui est présent sur
les bouteilles d’alcool. Cela devrait inciter les consommateurs à éviter ces
produits, et les industriels à proposer des produits de substitution". Son
objectif à terme : interdire la présence de ces perturbateurs "dans
les produits spécifiquement destinés aux femmes enceintes et allaitantes et aux
jeunes enfants".
Ce rapport a été approuvé par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Composé de 18 députés et 18 sénateurs, cet organisme a pour mission d’informer le Parlement sur les choix technologiques du pays. Il doit aussi leur fournir les moyens d’évaluer la pertinence des lois et des politiques publiques. L’OPECST est assisté d’un conseil scientifique constitué de 24 experts internationalement reconnus.
Source : Rapport du sénateur
Gilbert Barbier : Les perturbateurs endocriniens, le temps de la
précaution, 13 juillet 2011
(Destination santé)